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Dans les pas d'un randonneur solitaire : mes randonnées, depuis la préparation au retour du terrain.

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Tour des Monts du Cantal : août 2020

Tour des Monts du Cantal : août 2020

Tour des Monts du Cantal (GR400)
du 04 au 11 Août 2020

Pour ce trek 2020, c'est en voiture que j'ai rejoint MURAT dans le Cantal.
Départ de la maison le mardi 04/08/2020 à 9:00, pour 750 kilomètres jusqu'à LAVEISSIERE, petite commune à l'Est de MURAT, qui possède un camping communal en bordure de rivière.
Arrivé vers 17h00, j'y ai installé ma tente sur une grande étendue herbeuse, surplombant le cours d'eau, dans l'espoir d'être bercé par le bruit de l'eau au moment de rejoindre les bras de Morphée pour ma première nuit sous tente avant de me lancer sur le tour des Monts du Cantal : 140 kms prévus et un peu plus de 6000m de dénivelé positif.

Les températures de cette première nuit m'ont permis de tester d'entrée l'efficacité de mon nouveau système de couchage : mon ensemble "pyjama" en laine Mérinos associant T-shirt manches longues col zippé et collant, et mon nouveau quilt eLite de chez GRAMXPERT (en Climashield® Apex 167, T° confort 2°C, pesé à 710 grammes. Je ferai un retour spécifique sur ce produit). La température est en effet tombée à 8°C en milieu de nuit et je n'ai pas eu froid !
Pour ceux qui ne connaissent pas, un quilt est une couette (le mien fait 224cm de long pour 146cm de large), que l'on peut refermer aux pieds pour former une "footbox", et que l'on peut solidariser au matelas par l'intermédiaire d'élastiques passant sous le matelas et ainsi éviter l'entrée d'air froid sur les côtés. Durant ce trek 2020, j'ai été totalement conquis par le concept du quilt ! Ce système, plus léger qu'un sac de couchage classique, est également plus modulable. Surtout, on ne se sent pas engoncé comme dans un sac de couchage sarcophage !

05/08/20
Réveil à 6:00 après une bonne nuit, même si la proximité d'une route départementale a perturbé mon sommeil sur le petit matin.
Départ à 09:15 du petit village de Laveissière, où j’ai laissé ma voiture. Les premiers kilomètres se font en montée, essentiellement en forêt. Je suis tout de suite dans le bain. Pique-nique au col de la Molède (1330m d’altitude), où une petite terrasse herbeuse ensoleillée m'a permis d'y faire sécher ma tente.
Je rejoins ensuite le cirque de Chamalière, contrefort Nord-Est du Plomb du Cantal. Les paysages sont à couper le souffle, et je me laisse aller à la contemplation pendant une bonne vingtaine de minutes, sous la chaleur bienfaisante des rayons du soleil et les caresses d’une petite bise rafraîchissante.

Cirque de Chamalière (vue panoramique)

Malheureusement une partie de mon itinéraire n'a pas été enregistrée car la batterie de mon iphone est tombée à 10% d'autonomie. Il est vrai que je demande beaucoup à mon smartphone, car il me sert pour les appels et sms, mails, météo, web si besoin, appareil photo et gps-cartographie... Ce sera le début d'une répétition de déconvenues de la sorte cette année, m'obligeant à sortir ma Powerbank du sac presque tous les jours à mi-parcours.
La fin de l’étape se fait à travers les pâturages d’altitude, où les troupeaux (essentiellement des vaches de race Salers) semblent au paradis. J’ai tout de même préféré contourner l’un d’entre eux car le taureau qui veillait sur son harem me barrait le chemin en me fixant d’un mauvais œil !


Arrivé à 16:00 à Prat de bouc. C'est une petite première étape de mise en jambes avec 17,3 km et 836m de D+. J’ai préféré repousser l'ascension du Plomb du Cantal au lendemain (un peu plus de 300m de D+ supplémentaires), ma préparation n’étant pas optimale cette année... Repas et nuit au refuge de la Grange des Roches, où  j'ai passé une excellente soirée en compagnie d’un randonneur Isérois qui terminait le GR400.

06/08 matin
La nuit fut tout aussi excellente, dans un lit confortable. Petit- déjeuner entre 7:30 et 8:00. Les chambres doivent être libérées pour 9:00 en raison des contraintes de nettoyage vis-à-vis de la Covid-19. Le patron du refuge me disait hier soir qu’il refusait du monde cette année, et que l'affluence de touristes était plus importante en cette année de pandémie. De ce fait beaucoup plus d’accidents : le Peloton de Gendarmerie de Montagne du Cantal fait en moyenne 4 interventions par jour ! Les touristes partent sur les sentiers sans matériel adéquat (chaussures, vêtements, eau) et ne connaissent pas les règles de la randonnée en montagne.
Cette deuxième étape de mise en condition doit me mener de Prat de bouc à Thiézac, nuit au camping La Bédisse. Je devrais y arriver tôt, ce qui me permettra de faire quelques achats de nourriture (tomates et fruits, fromage du Cantal bien entendu !) pour les 2 soirs à venir.

06/08 soir
Les chiffres du jours :19,7 kms 600m de D+ 1184m de D-, sous un soleil de plomb et des températures de 33 degrés !
Départ de Prat de bouc à 8:15, pour gagner le sommet du Plomb du Cantal (1855m), soit 463m de D+ au réveil ! Le ciel est bleu, le soleil commence à chauffer.
C'est la récompense au sommet, avec une vue magnifique sur le plus grand stratovolcan d’Europe !
Persuadé que l’étape serait facile, j’ai pris des sentiers de traverse pour aller contempler les paysages depuis quelques sommets environnants.
Puis vers 10:30, j’ai pris le GR400 en direction de Thiézac. Un long, très long parcours sur les crêtes sous la canicule pendant 4 heures !
Je suis parti ce matin chargé de 3 litres d’eau sachant qu'il serait difficile d’en trouver sur le chemin aujourd’hui. Vers 11:30, j'ai pu toutefois me désaltérer et refaire l’appoint en eau à une source qui alimentait un abreuvoir en bordure de sentier. Il m'a ensuite fallu attendre 15:45 avant de trouver à une croisée de chemins, dans le petit hameau au nom prémonitoire de La Goutte, une petite fontaine d’où coulait une eau bien fraîche (ce n’était pas du goutte à goutte, mais un bon gros filet d’eau limpide !). Je m’y suis rafraîchi et désaltéré (j'ai avalé 1,5 litres de ce breuvage après tous ces kilomètres dans la fournaise !) Que l’eau peut être bonne !


La fin de l’étape s’est faite en partie en forêt, puis sur le bitume pour les 3 derniers kilomètres.
Cette étape m’a fait passer entre autres par le Puy Gros et les ruines de La Chapelle du Cantal, la porte du Lion et le Chaos de Casteltinet.
Depuis le Plomb du Cantal le chemin n’a fait que descendre, et j'en avais les jambes douloureuses... Je préfère les montées, ça me rapproche du ciel !
Physiquement j’ai souffert aujourd'hui : chaleur, coups de soleil, soif !

Arrivé au camping à 16:30, je me suis lancé dans mon rituel du soir après avoir réglé les formalités à l'accueil : installation de mon campement sous le soleil qui n'avait rien perdu de sa force, nettoyage et aération de mes chaussures, douche et lessive, puis montée au village afin d'acheter quelques friandises pour le soir (chips, portion de museau à la Lyonnaise) et ainsi relever le niveau gastronomique de mon repas du soir : un plat lyophilisé (que j'ai finalement apprécié ! Tout est bon après une journée de marche !) Mes achats effectués, j'ai regagné le camping, après la dégustation d'une bonne bière locale en terrasse (pour la récupération !) bien évidemment.

07/08 matin
Afin de pouvoir profiter de la fraicheur matinale, je suis parti de Thiézac à 7:15. Le profil de l'étape d'aujourd'hui : 24,2kms D+ 1526m D- 1329 ! De plus, les prévisions météorologiques annoncent la même chose qu’hier : canicule ! J’espère trouver de l’eau en route...

07/08 soir
Le début de l'étape s'est fait en montée, dans la fraicheur matinale, en empruntant un chemin de croix, qui conduisait le pélerin à La Chapelle Notre Dame De Consolation. Passage à la Grotte des ermites. Arrivé au lieu-dit La Treille à 8:10.

Chemin de croix

Passage au Col de Pertus, puis longue descente vers Mandailles, que j’ai atteint à midi sonnante !

Chapelle Notre Dame De Consolation

Bilan à mi-parcours : 12,8kms D+ 782 D- 594, j'étais dans le bon timing.
Pause pique-nique et long moment de réflexion pour savoir si je me lance dans la deuxième partie du parcours sous ce soleil de plomb : il me restait environ 12kms à parcourir, 750m de D+ et 800m de D-. J'ai donc décidé de poursuivre l'étape en me fixant comme objectif d'avoir atteint le sommet au plus tard à 15:30, condition sine qua non pour pouvoir terminer l'étape sans me mettre en danger..
C'est donc chargé de 4 litres d'eau, qu'à 13:00 je me suis lancé sur le sentier pour monter au Puy Gavaroche, avec un gros dénivelé de presque 600m !  A 14:00 j’étais à mi-distance, mais n’avait gravi que 200m... Croulant sous le poids du sac et de la chaleur, le moral dans les chaussettes, j'ai rebroussé chemin pour dormir à Mandailles. Chaque année, le troisième jour est psychologiquement le plus difficile, mais la canicule de cette année rend l'épreuve douloureuse !
J'ai de ce fait profité de la soirée pour aménager mon itinéraire du lendemain. Bilan du jour : 19kms D+ 1140 D- 901m.

08/08 matin
J'ai passé une bonne nuit reposante en gîte d'étape, où il m'a fallu partager le dortoir avec un couple de touristes... Même si je n’ai pas eu à mettre mes boules Quies, je ne suis vraiment pas adepte des nuits en dortoir !
Réveil à 6:00 pour un départ à 6:30 afin de passer la portion la plus difficile le matin. J’espère être plus en jambes qu’hier ! Un bon lit à l'hôtel des Voyageurs m'attend à l'issue de l'étape.

08/08 soir
Ce fut d'abord une longue montée de presque 4 kms jusqu’au point nommé Le Piquet, que j'ai atteint à 8:25. Altitude de départ 932m, d’arrivée 1552m !
Puis j'ai gagné le sommet du Puy Gavaroche, altitude 1737m, atteint à 9:07. La fraîche température matinale m’a permis de faire cette ascension sans trop de souffrances. Quelles vues splendides au sommet !

Cairn au sommet du Puy Gavaroche

J'ai ensuite entamé une descente en pente douce le long des crêtes.
Sur cette portion du parcours je me suis délecté de myrtilles sauvages ! Certaines pentes de la montagne en étaient littéralement recouvertes, et il n’y avait qu’à se baisser pour en ramasser des poignées entières ! Quel délice !


Pause à 10:30 au col entre Roche Taillade et Roc d’Hozières, sous le soleil qui déjà tapait fort. J’ai ensuite quitté le GR pour suivre un sentier non balisé, donc très peu fréquenté, pour contourner le Roc des ombres et me permettre de rejoindre Le Falgoux. Ce fut un excellent choix de parcours car le sentier était très agréable à fouler et les vues remarquables !


Pause déjeuner à 12:00 sous l’ombre des premiers arbres retrouvés, à la jonction de ce chemin avec le GR 400.
La descente jusqu'à Le Falgoux, où je suis arrivé à 14:25, s'est faite dans la fraîcheur bien agréable de la forêt.

Descente sur Le Falgoux

Aujourd’hui c’était encore canicule, et je n'ai trouvé aucun point d'eau sur le parcours avant mon arrivée à Le Falgoux, où m’attendait une belle fontaine au centre du village, juste en face de l'hôtel des Voyageurs ! J'ai donc marché avec un sac à dos chargé au départ de 4 litres d'eau...


Les chiffres du jour : 16kms (ce ne sont pas les 23kms que m’avait annoncés mon aubergiste la veille au soir !) D+ 905 D- 891.
C'était une belle étape !

09/08 matin
Cette 5ème étape qui doit me mener à Le Claux, me fera passer par le Puy Mary (altitude 1783m) et la brèche de Rolland (à ne pas confondre avec la brèche de Roland, trouée naturelle s'ouvrant dans les falaises situées sur le pourtour du cirque de Gavarnie, dans les Hautes-Pyrénées), . Des orages sont toutefois attendus sur la région, aussi je ne compte donc pas traîner sur les sommets, en particulier à partir de 14:00. J'adapterai donc mon itinéraire selon ma progression : soit je monterai au sommet du Puy Mary puis descente vers Le Claux, soit je me rendrai directement à Le Claux.

09/08 soir
Les conditions climatiques ont été meilleures qu'annoncées, seulement quelques gouttes au Puy Mary et 5 coups de tonnerre lorsque je montais ma tente.
Parti de Le Falgoux, situé à 920m d'altitude, à 7:10, j’ai quitté la vallée au son des cloches des troupeaux de vaches. A Laveissière, la dame du camping m'avait dit "le Cantal, c'est de la montagne et il faut être prudent ! Même si c'est une montagne à vaches !..." Je vous confirme qu'elle disait vrai, c'est de la moyenne montage et des vaches on en croise beaucoup, en témoigne le nombre de bouses, infestées de mouches, qui jonchent les chemins mêmes les plus escarpés !


Le premier point d’altitude, à 1450m, est atteint à 8:30. Puis passage au Pas Rouge, passage entre 2 petits tétons rocheux à 1532m où la terre est rouge, à 9:45 sous un ciel bleu entaché de quelques nuages d’altitude.

Pas Rouge

Je me sens mieux que les 3 premiers jours, et j'opte pour la direction du Puy Mary. Mon corps, et mon esprit, s’habituent aux dénivelés, à l’effort et au poids du sac ! J'apprécie chaque pas, chaque kilomètre parcouru, chaque rocher escaladé ! Les instants de souffrance des premiers jours se transforment en moments de pur plaisir !

J'atteins à 11:05 Pas de Peyrol, la station d'accueil du Puy Mary, altitude 1588m. A 11:45 je contemple la vue environnante depuis le sommet, altitude 1783m, sous un ciel qui s'est maintenant couvert et devient menaçant. Les nombreux touristes, qui ont laissé leurs voitures quelques 200m plus bas et gagné le sommet par un chemin cimenté, ne m'invitent pas à pauser plus longtemps. Aussi j'entame rapidement la descente pour me diriger vers la brèche de Rolland, où le chemin oblige à escalader en descente et en montée 2 parois d’une quinzaine de mètres de hauteur. Mais ma tentative de descente, que je juge trop risquée avec le poids du sac, me fait rebrousser chemin. Je n’aime pas les échecs, mais il faut savoir rester humble devant les éléments.

Puy Mary à droite et brèche de Rolland à gauche

S’ensuit une descente douce jusqu’au Buron d’Eylac. Malheureusement mon GPS n’a rien enregistré depuis le bas de la descente du Puy Mary suite à un nouveau défaut de batterie !
J'atteins le Col d’Eulac à 13:50, après un pique-nique ravigotant, puis le Col de Serre, altitude1331m, à 14:45. Enfin c'est la descente finale vers Le Claux, distance d'un peu plus de 9 kms que j'ai parcourue en 2:15.
Après être monté dans le centre du village pour m'inscrire et payer mon séjour à la Maison de la Montagne (3,92€ !), j'installe mon campement dans le camping municipal alors que le tonnerre retentit. Pas de boisson de récupération ce soir, il n’y rien dans le village !
Aujourd'hui : 23kms D+ 1159 D- 1121.

10/08 matin
Comme chaque matin les douleurs articulaires et musculaires au réveil me rappellent les efforts de la veille... et que les années commencent à se faire sentir ! Les paroles d’un humoriste me reviennent en mémoire et me réconfortent un peu : « après 50 ans, si tu te réveilles sans douleurs, c’est que tu es mort ! »
Aujourd’hui, un mélange de sentiment de bonheur et de tristesse m'habite alors que je boucle ce tour des Monts du Cantal. Des orages sont attendus en fin de journée, il ne me faudra pas trainer en altitude...

10/08 soir
Les chiffres de la journée : 25,3kms D+ 894 D- 969.
Au petit matin, j’ai donc pris la direction du col d’Eylac, où j'étais passé la veille, mais en choisissant de suivre la départementale jusqu’au col de Serre.
Parti à 7:00 de Le Claux, je suis arrivé à 8:20 au col de Serre (1364m), et à 9:07 au Col d’Eylac : 2 heures pour y monter (j’avais mis 2:15 pour en descendre hier).

Comme les autres jours, la randonnée se fait de sommet en sommet sur une ligne de crête. Les paysages sont toujours à couper le souffle et cette dernière étape est à la hauteur des précédentes. Seul le passage à proximité de la station de Le Lioran et de ses remontées mécaniques est décevant. Heureusement sur la portion du GR que j'ai suivie les paysages n'étaient pas trop défigurés par ces installations.

A 11:00, j’ai renoncé à monter sur le Téton de Vénus, altitude 1669m, étant donné la longueur de l'étape du jour, les prévisions météorologiques et l'heure déjà avancée. Dommage...

Montée au Téton de Vénus

Dernière contemplation sur les Monts Cantaliens et mon itinéraire de ces derniers jours depuis le sommet du Rocher du Bec de l’Aigle, altitude 1699m, que j'ai atteint à 11:50. Comme chaque jour s'ensuit une longue descente sous un soleil de plomb, d’abord à travers les pâturages d’altitude puis en sous-bois, jusqu'à Laveissière où j'ai retrouvé ma voiture à 15:30.

Téton de Vénus au premier plan, Puy Mary en arrière-plan

A peine ma tente installée au camping, l’orage a éclaté, se déchainant durant une bonne heure.
Le calme des éléments retrouvé et une fois douché, j'ai gagné le centre du village dans le seul but de déguster une bonne bière locale en me délectant des parfums qui émanent du sol après la pluie d'orage. Les odeurs de la forêt sont perceptibles depuis la terrasse du café où je me trouve. J'en oublie mes douleurs et m'imprègne de ce moment de bonheur simple !

Le tour des Monts du Cantal est bouclé après 6 jours de marche, un total de 120,3kms D+ 5535m D- 5446m. Cette année encore j’en ai eu plein les yeux !

 

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