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Dans les pas d'un randonneur solitaire : mes randonnées, depuis la préparation au retour du terrain.

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Equipement : mes choix.

Equipement : mes choix.

Do more with less !

Tout randonneur est en quête permanente d'allègement, d'optimisation de son équipement.

Pour une randonnée itinérante avec nuits sous tente (3 saisons), envisager un sac à dos n'excédant pas 7Kg de poids de base (sans eau ni nourriture) est déjà une option légère.
Toutefois ce niveau d'allègement requiert une démarche personnelle qui prend du temps, de la réflexion sur ce qui nous est vraiment indispensable, d'accepter d'abandonner certaines habitudes, de se libérer de certaines barrières psychologiques, de pratiquer et de tester son équipement.
Cette démarche nécessite également d'investir dans du matériel léger ou ultra-léger. Ce type de matériel spécialisé est toutefois assez difficile à trouver en dehors du net, plus fragile et souvent très cher...

L'objet le plus léger est celui que l'on n'emporte pas !

Volontairement, je n'aborderai pas la marche ultra-légère car je ne la connais qu'à travers mes lectures. Certains MUL (Marcheur Ultra-Léger) arrivent en effet à partir plusieurs jours en autonomie complète avec un équipement minimaliste et un sac chargé à seulement 4-5Kg de poids de base (sans eau ni nourriture) !
Atteindre ce niveau d'allègement sans se mettre en danger nécessite une connaissance parfaite de ses propres limites et de celles du matériel emporté.
C'est bien entendu indispensable pour des treks très longue distance comme le PCT (Pacific Crest Trail - 4250Km, D+ 95000m, 5 à 6 mois), le CDT (Continental Divide Trail - 5000Km), ou le sentier des Appalaches (3100Km, 5 mois) aux USA. Mais cela peut aussi aider pour se lancer sur le GR10 (900Km, D+ 55000m, 55 jours en moyenne), la HRP (Haute Route Pyrénéenne - 500Km, D+ 42000m, 41 jours en moyenne), ou encore en Corse sur le GR20 (200Km, D+ 15000m, 16 jours en moyenne).

Il ne faut toutefois pas confondre moyen et but : la légèreté c'est le moyen, le but c'est le plaisir !

Avoir un équipement léger, c'est faire le choix de la simplicité en choisissant de n'emmener que ce qui est essentiel, de refuser la gadgétisation (même ultra-légère wink) que nous proposent les fabricants, d'être plus proche de la Nature.

Porter un sac léger, c'est aussi une sécurité sur le long terme : on préserve ainsi nos articulations (dos, hanches, genoux, chevilles), on réduit le risque de chute et de blessure (on est moins déséquilibré par le poids du sac), on gagne en mobilité et la possibilité de parcourir de plus longues distances sans arriver épuisé à l'étape du soir, on gagne aussi en autonomie avec la possibilité d'emporter plus de nourriture.

Mais attention ! L'équipement doit être en adéquation avec celui qui l'utilise, avec ses habitudes, et avec le terrain. Opter pour un matériel plus léger mais avec lequel on ne se sentirait pas en sécurité (par exemple faire le choix d'un abri ouvert type tarp alors que l'on a la phobie des insectes !) risquerait de transformer la randonnée en un véritable calvaire.

Le processus d'allègement et d'optimisation de son équipement débute donc par une réflexion sur l'adéquation randonneur/matériel/terrain :
- Penser aux fonctions multiples de certains objets :
Les bâtons de marche peuvent être utilisés comme piquets de l'abri ; un smartphone peut servir d'appareil photo, de GPS grâce à une application dédiée (j'utilise iPhiGénie), de bloc-note, de lecteur multimédia et de navigateur web ; un sac étanche peut être utilisé comme oreiller, la paire de chaussettes de rechange peut aussi servir de moufles, le liner-bag (doublure étanche interne du sac à dos) peut également être utilisé comme sac-pompe pour le matelas...
- Avant de partir, il faut lister son matériel en catégories : indispensable (éléments sans lesquels le périple n'est pas réalisable), utile (éléments qui facilitent la randonnée) et confort (éléments "plaisir"), ET tout peser.
Une paire de chaussettes est indispensable, une deuxième paire utile pour alterner avec celle lavée le soir, et une troisième inutile.
A l'issue de chaque rando, retirer de sa liste tous les objets qui n'ont jamais été utilisés. Attention cependant à ne pas confondre superflu et équipements indispensables bien que peu ou pas utilisés !
- Apprécier ses besoins en produits consommables comme le savon, le dentifrice, le papier toilette, la trousse d'urgence, la nourriture et surtout l'eau.
Reconditionner ou choisir des formats adaptés (tubes dentifrice de voyage, couper le savon, 20 grammes de papier toilette est suffisant pour parer à toute urgence sur l'itinéraire...).
Préparer les rations de nourriture dans des sacs Ziplock individuels permet de n'emmener que ce qui sera nécessaire jusqu'au prochain ravitaillement.
Choisir des aliments qui ont un rapport masse/calories bas (des fruits frais sont plus lourds et plus volumineux que des fruits secs ou déshydratés).
Lors de la préparation, un bon référencement des points de ravitaillement en eau permet de n'emporter que le volume indispensable, sans se mettre en danger.
- Lire les récits d'autres randonneurs et étudier leurs listes de matériel. Ce sont des sources d'inspiration et de réflexion, qu'il ne faut toutefois pas copier aveuglément. C'est à nous de décider ce qui nous convient ou pas.

Il faut accepter de changer certaines habitudes et de franchir certaines barrières psychologiques :
- Un savon de Marseille ou d'Alep est multi-usage : toilette, shampoing, lessive voire dentifrice pour les plus téméraires.
- Le matin, enfiler encore humides les vêtements lessivés la veille au soir afin d'en accélérer le séchage. C'est un peu désagréable les premières minutes, mais on s'y habitue vite. L'essentiel, c'est de TOUJOURS avoir des vêtements secs pour le soir.
- Limiter le nombre de vêtements de rechange.
- Manger froid permet de ne pas avoir à emmener popote, réchaud et combustible.
- Ne pas emmener la chambre intérieure de la tente et n'utiliser que le toit extérieur permet un allègement de plusieurs centaines de grammes. Ou opter pour un tarp (bâche ou toile en langue de Shakespeare), qui est une option encore plus légère, mais qui nécessite d'en maitriser la technique afin d'adapter les montages en fonction des conditions de terrain et météorologiques.
Ces solutions apportent la même protection vis-à-vis des éléments extérieurs qu'une tente double-toit, à l'exception des petites bêtes...
- Regrouper les objets par items (vêtements, couchage, alimentation, hygiène/secours/réparation, abri) et ne prendre qu'un unique contenant pour chacun d'entre eux.
- Utiliser des chaussures tige basse en mesh plutôt que tige haute imperméables.
Les premières seront plus légères, prendront l'eau mais sècheront rapidement.
Les secondes seront plus protectrices mais plus lourdes. Elles ne prendront l'eau qu'après de longues heures de marche sous la pluie mais sècheront très très lentement.
- Le papier c'est lourd : scanner les documents et les stocker sur le smartphone, utiliser une application GPS hors ligne (comme iPhiGénie) à la place de cartes papier.

Ensuite, il faut chercher à alléger chaque élément de son équipement, en commençant par les éléments les plus lourds en premier (big 3 : tente, sac de couchage, sac à dos ; nourriture), sans oublier le reste du matériel.
Le choix du sac à dos se fera toujour en dernier, lorsque l'on connaitra le volume et la masse de l'ensemble du matériel.

La récupération est un moyen d'acquérir certains objets sans dépenser d'argent : cuillère BURGERKING recoupée (5g), gourde remplacée par une bouteille plastique d'eau ou de soda (40g pour 1L)...
Les plus bricoleurs pourront aussi faire de conséquentes économies et confectionner eux-mêmes certains objets (objets DIY pour Do It Yourself).

Enfin, il faut pratiquer afin de valider ces choix, et de les confronter à la réalité du terrain. Un objet a priori indispensable sur le papier peut en effet s'avérer accessoire ou peu fonctionnel sur le terrain.

Dans les articles qui suivront, je vous présenterai mes choix et tenterai de les justifier, en abordant l'aspect théorique, matériel puis pratique, sur des sujets comme l'hydratation, l'alimentation, le portage, la protection envers les éléments, la trousse de secours et de réparation, la cartographie, le bivouac, l'hygiène.

Je conclurai avec Antoine de Saint-Exupéry :
"la perfection est atteinte non pas quand il ne reste rien à ajouter, mais quand il ne reste rien à enlever."

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